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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 16:00

 

Femme-decorporee.jpg

 

A m’emporter au ciel, vos lèvres étaient ailes,

Deux papillons troublés en étaient tout jaloux,

Nous honnissant, virevoltant autour de nous,

Ils lançaient leurs jurons aux sourdes sauterelles…

 

Larves transfigurées enviant nos baisers,

Ils flottaient soupçonneux, ces beaux lépidoptères ;

S’enlaçant sans frémir, trottinant dans les airs,

Ils déteignaient en fleurs ployant sous la rosée…

 

Sans craindre le filet, ignorant les périls,

Nous traversions comme eux l’enfance souveraine…

Quel habile chasseur l’amour qui se promène,

 

Il laisse la vie sauve et les esprits fébriles,

Il regarde, il jaillit, il nous enfièvre l’âme,

Puis aux lèvres mouillées il se répand en flammes !

 

Sébastien Broucke

14, 15 & 17 mars 2013

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 12:00

 

Femme-pleurant.jpg

 

The man who cries out against evil men but does not pray for them

will never know the grace of God

St Silouan the Athonite

 

 

Etoilés dans les fleurs, ils dormaient l’un sur l’autre,

Blanchis par quelque nuit aux firmaments tant blêmes,

Messagers d’un dieu noir, ignorants comme apôtres,

Ils avaient dû douter qu’aux cieux quelqu’un les aime…

 

Qu’avaient-ils fait de mal pour gésir dans cette herbe,

Etaient-ils plus mauvais, ou par trop différents,

Mais à rendre son culte à Yahvé ou au Verbe,

Est-on plus loin du Dieu qui nous a faits parents…

 

Condamnant d’une voix les inhumains pogroms,

Nombreux depuis sont ceux qui viennent et s’enflamment,

Mais à maudire en chœur les actes d’odieux hommes,

Qui me dira combien prient parfois pour leurs âmes…

 

 

Sébastien Broucke

12 mars 2013

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 19:00

 

Femme endormie-copie-1

 

Je reviens vers ce jour où le ciel était tel

Que nous ne pouvions pas en détacher nos yeux :

Allongés dans cette herbe à fixer l’éternel,

Nous n’étions que deux fleurs suspendues par les cieux ;

 

Ma main se contentant de glisser dans la tienne,

Nous laissions nos pensées se rejoindre au soleil,

Mais tes boucles venant s’emmêler dans les miennes,

Nous attachions nos cœurs de chaînes sans pareilles ;

 

Semblables à des sœurs accrochées par l’amour,

Les nues se délectaient de nos âmes étreintes,

Nous savions que l’instant ne durerait qu’un jour,

Pourtant cette œuvre en nous pour des siècles fut peinte…

 

Sébastien Broucke

10 mars 2013

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 12:30

 

Marécages

 

Je vous taisais un jour dedans notre chapelle,

Si petite pour l’homme et si haute pour Dieu,

Combien vous étiez ange et combien étiez belle,

Dissimulant ainsi mon âme à vos grands yeux.

 

Je vous celais encore en cette fraîche église,

Qu’implorant en silence et s’enflammant aux vôtres,

Mon cœur émerveillé rêvait que je vous dise,

Aimeriez-vous qu’un jour vos enfants soient les nôtres ?

 

Puis un oiseau chanta, vous saisîtes ma main,

Votre regard plongeant au plus profond du mien,

Le bonheur qui jaillit ne s’est jamais éteint,

D’ailleurs j’entends au loin notre fille qui vient…

 

 

Sébastien Broucke

10 mars 2013

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 11:30

 

Femme sur un tombeau

 

Pour mes parents...

 

La nuit se meurt, blessée par un éclat de lune,

La mer au loin s’en vient frapper sans faim la dune...

La terre, aile affamée, s’éveille et prie et mange

L’aube dégringolée. Le soleil est aux anges,

Le jour s’est relevé, le monde se prosterne,

S’éclairant aux rayons de sa ronde lanterne.

Emmitouflée de blanc, de flocons paresseux,

La montagne glacée dans son manteau neigeux,

Tente enfin d’approcher du ciel ensoleillé.

A l’oreille attentive, aux sens émerveillés,

Il monte imperceptiblement des charmes embués,

Que l’on dénombrerait s’ils n’étaient tant nuées.

Les herbes et les fleurs que la brise réveille,

Ondoient magiquement dessous les cieux vermeils,

Aux vagues qu’elles font on comprend qu’elles pensent,

Tant le chant des ruisseaux imprègne leur silence.

Se muant en torrents leur cascadant les veines,

Cette eau qui les transporte irrigue en vert les plaines...

Au milieu d’un étang on devine des îles,

Où des papillons vont et volettent dociles ;

Une fraicheur épaisse enrobe des roseaux,

Au loin paissent en l’air des milliers d’hirondeaux…

Le calme est fracassé par leurs battements d’ailes,

Mais dans ces craquements la musique étincelle.

Le monde exulte, est liesse, et beau, l’azur est pur.

Avide, tout attend : le printemps, l’été chaud, le fruit mûr.

La vie rayonne, pulse et détonne alentour.

Ah, qui ne s’en dit pas fou ment ! Sourds, tout autour,

De légers bruissements vont d’une branche à l’autre,

Et le cœur des forêts nous fait battre le nôtre.

Dans chaque arbre on croit voir de petits écureuils,

Mais qui discernerait leur forme dans ces feuilles !

Posant leurs mélodies sur du papier brouillon,

Le nid répond au nid, l’oiseau à l’oisillon,

Et dans leur gorge heureuse, ainsi qu’en un cruchon,

L’amour verse en parfum sa joie jusqu’au bouchon.

Pourtant, comme une odeur, le jour à son tour passe,

Les heures lentement se dissipant s’entassent...

Quand sur le lit des nues leur brume s’amoncelle,

Le soir ressuscité que la brune ensorcelle,

Descendant silencieux pour obombrer la dune,

Essaime sur la mer des reflets de fortune.

Comme un monstre tapi dans sa férocité,

Toute emplie de revanche et de voracité,

La nuit veut revenir, sa blessure est guérie,

Elle a pompé sa force au ciel des astéries ;

Elle est prête à s’abattre, à fondre sur le jour,

Pour l’égorger sans cri, sans remords, sans tambour…

Lors, le temps s’interrompt, les alarmes reprennent,

La paix toujours s’achève où les lueurs s’égrènent.

Tel un œil qui regarde, un drapeau qui se plante,

Sur les champs qui s’effraient de l'ombre qui les hante,

A la guerre abrégée, la bataille reprend,

Et la lune se lève où le soleil s’étend.

 

Sébastien Broucke

7, 8 & 10 mars 2013

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 23:00

 

La veuve

 

Quand versant ton cristal dans des vers émeraude,

Tu te délecteras de l’eau-de-vie d’un autre,

Tu ne rétréciras, en vulgaire rhapsode,

Qu’au-devant de toi seul tes poèmes d’apôtres ;

 

Quand le soir s’étendra tel un drap sur ta tête,

Comme un couperet tombe au cou du condamné,

L’idiot dans tes miroirs grimé de sa défaite,

S’abattra sur toi-même ainsi qu’un aliéné !

 

Ton soleil diminue, déjà tout s’enchevêtre,

La nuit s’en vient broyer tes derniers souvenirs ;

Que reste-t-il de toi quand s’avance le prêtre,

Des bribes de passé, ton angoisse du pire ?

 

Dans ton sang noir, tes fibres, ta moelle, ta chair,

Il semblerait que coule un relent de torrent,

Tu regrettes soudain, mais non… tu désespères,

D’avoir évaporé tes écumes d’enfant !

 

Sébastien Broucke

4-6 mars 2013

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 21:30

 

Femme sur les nuages

 

 

Pour mieux l’aimer faut-il la chérir dévêtue,

Son corps me sera-t-il plus doux que sa vertu ?

Qui pourrait dévier de la loi

Que la nature impose aux âmes et aux choses :

La neige qui fond devient au

Nuage une vapeur

Qui redescend toujours

En pluie victorieuse

Eclabousser nos dos !

J’aspire à son odeur, sa chair,

Mais, comme un grand jardin sous un soleil de juin,

Puis-je y promener mes deux yeux,

N’abîme-t-on les fleurs en y posant les mains,

Si les bouquets sont beaux, ils meurent au matin…

 

 

Sébastien Broucke

1er mars 2013

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 16:00

 

neige-arbre-soleil-ciel-bleu

 

Un soleil rond bondit tout lentement,

En gouttelettes fines vers le ciel,

L’abeille est endormie, rêve de miel,

La fleur convoque en terre un vieil amant.

 

La neige fond, les lois sont respectées,

Emu, mon œil traverse les branchages,

Mille vapeurs persistant à monter,

Vers tes cieux ébleuis de vains nuages.

 

Le ru chargé des poissons qui y glissent,

Serpente aux pêcheurs le divin pardon ;

Comme une truite ou de royaux saumons,

Succomberai-je au leurre, au précipice ?

 

L'amour ondoie sans fin son œuvre immense ;

Nous la contemplions, tous deux, ici,

Main dans la main, serrant la récompense,

Sur ce parterre embaumé de soucis.

 

Le temps passé, ce grand dieu qu’on regrette,

Pulse et s’efface en d’impuissants désirs,

Mais l’allégresse, âme du souvenir,

Immaculée, me remonte à la tête…

 

 

 

Sébastien BROUCKE

28 février 2013

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 10:00

 

Femme-triste.jpg

 

 

Quelque chose de toi sur mon front s’est penché,

Sont-ce tes doigts, ta lèvre ? Effleurant ma mémoire,

Quel enivrant parfum sort de quel encensoir,

Pour que mon âme entière en soit endimanchée ?

 

Mon silence et le tien semblent s’être touchés ;

Sans un mot, sans à-coup, sans penser les mouvoir,

Comme va la journée s’étendre auprès du soir,

Je devine ton cœur contre le mien couché.

 

Ah, quel ravissement que ce bruit de tambour !

Où sont les invités, quel est celui qu’on fête,

Pourquoi tant de bouquets, ces tables qu’on apprête,

La joie est attendue, mon frère est de retour ?

 

A qui ce chariot noir au milieu de la cour,

Pourquoi tant de chevaux devant cette charrette ?

Le crêpe est un peu sombre au-dessus de leurs têtes,

On croirait que des fleurs pleurent un troubadour…

 

Sébastien Broucke

25 février 2013

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 14:00

 

Enchainee.jpg 

 

Qui viendra balayer, chère âme désunie,

Sous le drap qui se froisse alors que détordu,

Ton corps souffle et repose aux instants suspendus,

La poussière étalée sur ta peau rembrunie ?

 

Tes cheveux emmêlés de neiges et de noir,

Guetteront mille années mes faisceaux sur leurs champs,

Mais quels doigts enfiévrés quand le ciel redescend,

Traverseront, onguent, ta chevelure moire ?

 

Sur quel torse iras-tu te pencher solitaire,

Quand je serai sans toi dans le fond d’un caveau,

Pourras-tu deviner que du froid du tombeau,

Mes os rêvent sans fin que tes bras les enserrent ?

 

Sauras-tu la caresse et le mouvement lents,

Remontant des enfers à tout jamais glacés,

Jalouse, iras-tu taire à ma chair remplacée,

Les mots doux et sucrés qui m’envahissaient tant ?

 

Etrangers l’un à l’autre en notre propre histoire,

Mes mains qui t’enchantaient ne te toucheront plus,

Ah ! Qui t’éclairera, quand chaque aube de plus,

Nous errerons sans l’autre en de sombres couloirs ?…

 

25 février 2013

Sébastien Broucke

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