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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 17:00

 

Femme-a-l-enfant-copie-1.jpg

 

L’azur secret tressaille en toi

Et tout un monde se constelle          

Que ne créent ni dieux ni tes doigts !           

Tu caresses ta chair, mortelle...

Est-ce ta fille ou mon garçon,

Qui tourne après la nuit où fût

Dans des va et vient sans raffut

Quelque songe enté de frissons ?

 

Sébastien BROUCKE

07 septembre 2012

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 20:00

 

Montagne

 

As-tu vu qu’en ce jour a changé d’apparence,

En s’allongeant d’un rien la paisible géante ;

Quel astre soulevant sa robe lactescente,

Sur elle osa posé sa tiède pétulance ?

 

Printanièrement revenant ravager,

Ses flancs tout étourdis aux bourgeons qui l’emplissent,

Reconnus-tu la main descendue submerger,

D’énamourés frissons sa peau d’impératrice ?…

 

Sébastien BROUCKE

29 février 2012

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 20:00

 

la-femme-du-pirate.jpg

 

Il revenait d’une île où brûlaient les épices,

Le navire était lourd, sa voile enflée de vent,

Chaque soute encombrée, précieux son chargement,

Mais le sel de ses mers dardait ses cicatrices.

 

Il ne cherchait plus d’or, plus de consolatrice,

Ayant copieusement vécu l’esseulement !

Non, se chargeant la cale et s’emplissant le temps,

Il priait que la mort lui hâte ses délices.

 

Il espérait que Dieu verse au fond de son cœur,

Une lame d’effroi, une goutte de peur,

Pour échouer ailleurs qu’en sa désespérance !

 

Souffrant sur l’horizon il secouait alors,

Les restes de ses jours, ses nappes d’abondance,

Aux anges affamés qui d’un pont font un port...

 

Sébastien BROUCKE

20/28 février 2012.

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 11:30

 

epis.jpg

 

Saura-t-on jamais quel artiste

Aura su nous enrôler tous,

Dans cette armée surréaliste,

Où chacun de nous se repousse !

 

De nous-mêmes les ennemis,

Nos armures sont pour nous fuir,

Engeôleant les plus insoumis,

En moi le prochain à détruire !

 

Il n’en est aucun qui ne meurt,

Et quand l’un part son fils, ailleurs,

Germe comme un grain de malheur

Plus grand mais rarement meilleur !

 

On en sait beaucoup qui se cachent,

D’autres qui vont abandonnés,

Dessous leurs cheveux qu’ils s’arrachent,

Aux cris qu’ils aiment entonner !

 

Leurs âmes s’ouvrent en fenêtres,

Sur les champs de vieux désaccords,

Hérités de tous ces ancêtres,

Disparus sans être assez morts !

 

Que les grands prêtres d’en nous-mêmes,

Lavent nos prairies de ce fiel,

Et délivrés de l’anathème,

Qu’un homme nouveau plaise au ciel !

 

Sébastien BROUCKE

24 février 2012

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:30

 

Femme à la fenêtre

 

Ma demeure a perdu ses rires bariolés,

Les agapes sont oubliées,

Je plane entre deux ailes attristées, spoliée,

A moi je ne suis plus reliée.

 

Quels amours, quels bons vins sauront m’oindre de vie,

Couronner l’avenir de joie,

Réchauffer mon château, balayer son parvis,

Pour que mon âme en moi festoie ?

 

Oh ! Quel délabrement que renaître insipide !

Après tant de lueurs, de bougies, de couverts,

Errer tel un fantôme, enchaîné, solitaire,

Dedans des corridors aussi glacés que vides…

 

En ce silence aller quand là des mandolines,

Côtoyaient l’épinette et l’instrument à vent,

Qu’au loin des fleurs légères, des parfums d’antan,

Tournaient autant de têtes que ta crinoline…

 

Et que faire en la chambre où tu venais t’étendre…

Repenser au visage embelli du sourire,

Que je n’ai jamais su contempler sans rougir,

Comme un enfant confus que l’amour vient surprendre ?

 

 

Sébastien BROUCKE

23 février 2012

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 18:45

 

Fille-manga.jpg

 

Aie des enfants, ma toute douce,

Si tu veux parler de ton père,

Puis récris tes discours amers,

Le jour où ceux-ci te repoussent !

 

Qu’est-il pour goûter tes colères,

Lui qui tant de nuits s’est levé,

Recoucher son échevelée,

Qu’une fièvre mettait à terre ?

 

Ne vois-tu pas que tu dévoiles,

Jeune femme qui déraisonne,

Aux yeux des autres qui s’étonnent,

Que ta nuit claire est sans étoile ?

 

Te lamenter, te mettre à nue,

Etaler les draps de ton lit,

Dragonne à te faire impolie,

Quelle Eve es-tu redevenue ?

 

La pieuvre crache une encre noire

Lorsque la crainte vient la prendre,

Mais pour le tuer faut-il pendre

Un père au bois du désespoir ?

 

Tout allait bien, fallait-il donc

Inventer ces mots qui salissent…

Quel rêve mort, quel sacrifice,

T’ont rendue brutale et quelconque ?

 

Consternée j’avoue que m’attriste

Un homme que sa chair diffame,

Giflé de sentences infâmes,

Et de reproches fantaisistes !

 

Je sombre simultanément

Dans la peine et l’ignoble effroi,

Car maintenant d’une autre croix,

Loin de tes caprices d’enfant,

 

Je voudrais que tout soit mirage

Et qu’en son douloureux désert,

Les larmes que garde ton père

Viennent t’inonder le visage !

 

Sébastien BROUCKE

22 février 2012.

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 18:00

 

Coquelicots-et-orge.jpg

 

Ce soir vient m’éblouir ce qui brillait alors,

Lorsque nous traversions l’orge en gerbe en sandales,

Tenant entre nos mains cet amour colossal,

Aussi petit et vain que des grains d’ellébore ;

 

Serrant entre eux la joie que l’espoir dissimule,

Nos doigts entrelacés vibraient à l’unisson,

Mais l’Amour patient préparant la moisson,

Ton cœur battait trop fort pour que mon sang circule ;

 

L’été planait sans bruit, le ciel flattait la terre,

Nous cheminions légers en riant de ces traces,

Que nous laissions parfois dans les jardins d’en face,

Quand je te ramenais lentement chez ton père ;

 

Tu aimais ma folie, je t’inventais des vers,

Mais les muses fuyaient quand j’entrais dans ta cour,

Et ne comprenant pas que je t’aimais d’amour,

Je t’avoue qu’au retour mon cœur restait amer ;

 

Il avait même un peu de ces petites poires,

Tombées au pied de l’arbre, oubliant d’être mûres,

Jamais assez sucrées, toujours un peu trop dures,

Et dont je dédaignais la misère et la gloire ;

 

Ne pensant qu’à mourir en longeant la ravine,

Je n’étais plus même un à ne plus être deux,

Heureusement qu’un ange entend les amoureux,

Et que la rose aussi s’enrubanne d’épines ;

 

Un siècle a dû passer, mais je n’ai pas compté

Les heures où mes yeux savourèrent l’enfance,

Ni ces jours de plaisir aussi profonds que denses,

Où je les ai plongés dans les tiens reflétés ;

 

J’ai beau fouiller partout, retourner chaque meule,

Je n’aimais respirer que le pain de ton bras,

Et quand je rêve encore aux épis de là-bas,

J’ai presque autant de force et de foi qu’un grain seul…

 

Sébastien BROUCKE

5/8 février 2012.

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 18:45

 

Enterrement-de-Victor-Hugo.jpg

 

En pensant à V.H.

 

Etre avide des mots qui lui tombaient des mains,

Etreindre ces feuillets qu’il semait au passage,

Etrangement sourire en relisant ces pages,

Ennoblies des parfums fleurant ses parchemins.

 

Simplement s’émouvoir en déchiffrant ses traces,

S’inviter à la peine en goûtant les douleurs,

Saintement pleuvinant de son front sans sueur,

Sur sa paupière ouverte aux souffrances qui passent.

 

Couronner les années de ce divin géant,

Courant paisiblement après celles qu’espèrent,

Courageusement vivre au foyer nos grands-pères,

Clopinant chaque jour un peu plus lentement.

 

Comme une arche croulant sous une cathédrale

Commencer par porter nos diables sur le dos,

Communiants sans sauveur, sans encens, sans cadeau,

Commettre sans orgueil nos poèmes banals.

 

Priant l’homme assoupi dans le duvet des anges,

Priant que d’un bout d’aile il nous tombe une plume,

Priant qu’aux yeux du Père nos rimes soient de brume,

Prier pour qu’à ce dieu nos rimes soient louanges…

 

Sébastien BROUCKE

14-15 février 2012.

(Hugo).

 

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 11:30

 

Carnaval Dunkerque 2

 

Tu riais des chansons païennes,

Que fredonnaient de grands enfants,

Dunkerque semblait vénitienne,

Et son carnaval éreintant.

 

Nous errions dans les rues où tardent,

La peur et de grivois garçons,

Qui dessous la lune blafarde,

Fredonnaient d’ignobles chansons.

 

Te souvient-il de cette nuit,

Y as-tu déjà resongé,

Quelle autre étoile, quel ennui,

En ton cœur s’y sont mélangés ?

 

Quand les années se font plus brèves,

Puisqu’on ne craint plus rien du noir,

Lorsqu’on n’apprend moins que l’élève,

Dès lors qu’on ne sort plus le soir,

 

Dis-moi s’il reste encore un bal,

Où nous pourrions nous amuser,

Quelque soirée phénoménale,

Où revivre un premier baiser ?

 

Je sais la terre impatiente,

Chahutant tout, tournant en rond,

Mais se peut-il qu’insouciante,

Elle ait éloigné nos deux noms ?

 

Je ne dresserai pas la liste

De mes regrets nombreux et fous,

Mais me grimant, je prie, j’insiste,

Pour que tu sois au rendez-vous…

 

Sébastien BROUCKE

11/14 février 2012.

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 11:00

Papa-et-Maman.jpg

 

La salle est enfumée, le décor trop champêtre,

La soupe sent l’oignon, le pain est détestable,

Un cimetière au loin regarde à la fenêtre,

Seul l’amour que l’on fête est doux et désirable.

 

Que faisions-nous ici sans jardin ni tonnelle,

A nous gaver sans faim du bruit des casseroles !

Nous marchions depuis l’aube et de rues en ruelles,

Mes yeux pensaient aux tiens pour qu’ils y batifolent.

 

Dans la cuisine on crie, dehors le vent doit bruire,

La serveuse et le vin vont sans délicatesse,

Rougir les pâles joues des âmes sans ivresse ;

 

J’attends sur le qui-vive un poulet qu’ils font cuire.

Puis, regardant ta lèvre, oubliant le vacarme,

Ton inaudible voix brusquement me désarme...

 

Sébastien BROUCKE

13-14 février 2012.

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