Nombreux, tristes et pathétiques,
Debout sur ce quai long de gare,
Ils attendent sans voix, stoïques,
Le signal du prochain départ.
Les plus courageux parfois rient,
Pour moins sentir l’horrible peur,
Mais malgré des rires jaunis,
Rien n’égaie désormais leurs cœurs.
L’air a quelques relents d’église ;
Est-ce au loin ce nuage blanc
Qui leur fait trembler la chemise,
Comme vibre une aube à l’encens ?
Ce soir quelque chose déraille,
J’entends bourdonner la vapeur !
Le prix est le même où qu’ils aillent,
Qu’on voyage ou non sans douleur…
Déjà des corps s’affaissent, baillent,
Quand le train rentre sa ferraille,
Destination leur firmament.
Ils croient voir un ciel étoilé,
Mais vivre une vie pour monter
Dans cet express où va mourant
Ce dieu ramenant l’ignorant,
Que n’ai-je oublié mon ticket…
Sébastien BROUCKE
29 novembre 2011. 9h-10h.