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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 14:15

Train at night by pvh

 

 

Nombreux, tristes et pathétiques,

Debout sur ce quai long de gare,

Ils attendent sans voix, stoïques,

Le signal du prochain départ.

 

Les plus courageux parfois rient,

Pour moins sentir l’horrible peur,

Mais malgré des rires jaunis,

Rien n’égaie désormais leurs cœurs.

 

L’air a quelques relents d’église ;

Est-ce au loin ce nuage blanc

Qui leur fait trembler la chemise,

Comme vibre une aube à l’encens ?

 

Ce soir quelque chose déraille,

J’entends bourdonner la vapeur !

Le prix est le même où qu’ils aillent,

Qu’on voyage ou non sans douleur…

Déjà des corps s’affaissent, baillent,

Quand le train rentre sa ferraille,

Destination leur firmament.

Ils croient voir un ciel étoilé,

Mais vivre une vie pour monter

Dans cet express où va mourant

Ce dieu ramenant l’ignorant,

Que n’ai-je oublié mon ticket…

 

Sébastien BROUCKE

29 novembre 2011. 9h-10h.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 09:15

 

Papillon.jpg

 

J’avance vers ce bar où rien n’existe plus,

Touchant presque du pied le comptoir qui me plut ;

Je ne perds pas mon temps, le néant je le pleure,

C’est rempli que j’arrive étancher mon vieux cœur.

 

Je rentre enfin des champs, de l’ultime moisson,

Cette fois point d’agrume à mettre en ma boisson,

Je viderai mon verre en sirotant, mon ange,

La mort qui n’eut jamais un goût de jus d’orange…

 

Sébastien BROUCKE

28 novembre 2011.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 19:30

 

Fields of gold

 

Comme l’oisillon dans son nid, gavée, j’ai faim ;

Je suis dans son cœur comme en cage, odieux festin !

Mon geôlier ne sert que du pain, grivèlerie...

M’envoler enfin de cet arbre, ah, la prairie !…

Planer, tomber peut-être, et qui sait précipitamment,

Puis s’il faut payer d’être libre, lentement

Mourir, suavement, sans ces fadeurs : « Tu m’aimes ?… »

Les respirer ? Même le sang m’en devient blême.

Tant mieux pour le vertige, il plane avec le choix,

Je rêve un autre vide où règnent d’autres lois !

Qu’on laisse enfin s’ouvrir celles qui rendent ivres :

Ne vivre qu’un instant, mais s’il vous plaît, le vivre…

 

Sébastien BROUCKE

23 novembre 2011.

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 18:45

 

La-rose.jpg

 

Trouverons-nous aux buttes roses vos trouvères,

Ces poètes plongeant leur vue panoramique

Dans l’océan du monde et de la sémantique,

Au sommet d’une aurore ou d’un soir en hiver ?

 

Briserons-nous bientôt ces machines à vers,

Ces êtres qui ne sont que pour mettre en musique,

La fleur, le papillon, les orties, les moustiques,

Enrubannés d’idées dont ils font des mystères ?

 

Chassons ces prétentieux, marchons sur leurs poitrines,

Ecrasons dans leur sang les rimes purpurines

Des bardes éloquents puissants de n’être rien !

 

Leur terre n’est qu’une île, et leur aléoutienne

Ne crache que le feu qui tombe des persiennes,

Où montent pour deux yeux tous leurs pieds de vauriens !

 

Sébastien BROUCKE

22 novembre 2011. 10h30-11h30.

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 22:15

 

Soleil couchant

 

Le froid ne durait guère, et bien avant midi,

L’air glacé du matin s’éloignait des wagons.

Où fuyait-il ? Qu’en sais-je, il restait sur les monts,

A goûter les frimas des neiges assoupies.

 

Avant même la sieste aux sommets endormis,

Engourdi comme un mort au beau milieu d’un pont,

Il observait de loin le cours d’eau des vallons,

S’étonnant du ciel bleu le privant de leurs lits.

 

Souffrant du temps perdu, il pestait jusqu’au soir,

Attendant que ses voies s’illuminent de noir,

Pour qu’il puisse à coup sûr leur vernir les ferrures !

 

Maudit mois de novembre où tout est en retard,

Où la blancheur du givre évite les voitures

De ce train que l’hiver trouvera tiède en gare…

 

Sébastien BROUCKE

21 novembre 2011. 14h-15h.

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 18:30

 

Bougie.jpg

 

Le jour s’écourte encore et n’en sort pas du roux,

Dans mon jardin j’entends, mortes intarissables,

Du néant qui s’approche en assassinant tout,

Des feuilles par milliers converser sur la table.

 

J’en vois tomber au sol comme on voit sur le sable,

L’océan déposer la vague et ses remous,

Et devant l’évidence et tant d’inconcevable,

Je songe à ces chemins où l’on meurt tout au bout…

 

Un monde doit renaitre et l’ancien disparu,

Viendra réapparaître en sa folie qui tue,

L’exigence de n’être au retour de la vie,

 

Qu’une dose de jours où de nouvelles âmes,

En fondant comme fond la bougie sous la flamme,

Se noieront près du puits de leur source tarie…

 

Sébastien BROUCKE

19 novembre 2011

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 20:45

 

Weeping_Willow.jpg

 

Je m’étais étendu à l’ombre d’un grand saule,

Qui balançait sa tête au ciel de février,

Un vent tiède soufflait : « Pleure sur son épaule,

Change lui les couleurs comme un maître-verrier !… »

 

Il se mit à trembler, à iriser les nues,

Façonnant en joyau le vitrail incendiaire...

Puis consolé de voir qu’il m’enflammait la vue,

Il murmura : « la larme est une joaillière… »

 

Sébastien BROUCKE

16 et 17 novembre 2011

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 22:45

 

Le-soldat.jpg

 

J’écoute attendri la prière

De celle qui faisait ma joie,

Le vent se repent sur la terre

En discernant ta faible voix…

 

Reclus dedans ma chambre sombre,

Je chéris mon alliance en or,

Veillant auprès du dieu des ombres,

Où tant d’amour gémit encore.

 

Reviendrais-je de chez les morts,

Marcherais-je à l’envers des ans,

Je n’effacerais pas le tort

D’être parti avant mon temps.

 

Peut-être crois-tu que je dors,

Couché dans ce coffret de bois,

Mais sache que le froid remord,

M’atteint même le bout des doigts…

 

Tu te suspends à mon absence,

Je ne voulais pas m’en aller !

Tu t’épanches dans les silences,

N’as-tu que toi à consoler ?...

 

Crois-tu que j’ignore ta peine,

La grisaille habillant l’instant,

Ah, ne vois-tu pas que sont vaines

Les promesses qu’on fait enfants ?

 

J’ai lutté longtemps dans la nuit,

Mais lorsqu’il fut ensanglanté,

C’est sur mon corps à l’âme enfuie,

Que le soleil but la rosée.

 

Si j’attends là sous cet ormeau,

Assoiffé dedans la prairie,

C’est pour que loin de notre lit,

Je boive encore à tes sanglots.

 

Enfoui six pieds sous la terre,

Je ne regrette que tes mains,

Car la plus grande des misères :

Ma peau s’en va sans leurs chemins…

 

Ce n’est pas de mal qu’on succombe,

C’est de partir avant son tour,

Mais s’il fallait que je retombe,

Je mourrais à la fin d’un jour…

 

Rentre chez nous mon adorée,

Cesse de t’inquiéter pour moi,

Vivre, c’est là ta destinée,

Reviens seulement quelques fois…

 

Du sommeil, j’en aurai assez,

Et quand ton pas le troublera,

Sache que seront exaucés,

Les vœux qu’à Dieu tu formulas ;

 

Puisqu’il répond à la prière,

Conçois que je me survivrai,

Car malgré la tombe et la pierre,

C’est vivre encor que d’être aimé !

 

 

Sébastien BROUCKE

15 novembre 2011

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 23:00

 

La-feuille-dans-l-assiette.jpg

 

Le néant m’environne, à quoi sert le souci,

Sommes-nous beaucoup plus qu’une feuille roussie ?

On met bien du talent à lutter contre l’âge,

Mais nous passons ainsi que tombe le feuillage.

 

Qui nous coupe l’azur, quel grand jardinier taille

Cette herbe que l’on est, que dis-je, cette paille ?

A peine c’est ton tour, que déjà tu le passes,

Ton soleil vient sans fin briller sur d’autres faces…

 

Ah, serons-nous toujours qu’un autre pan du mur

Où se gravent pour rien les souffrances qu’endurent

Les hommes, les enfants, ces branches dévêtus ?

Nous venons comme on part, jamais moins ni plus nus…

 

On sait que l’heure arrive, et l’on attend que sonne

Le glas qui teinte en pourpre et nos vies et l’automne.

Chacun le voit, tout va, mais jamais en arrière,

Notre avenir n’est rien qu’un nom sur une pierre !

 

Aucun n’est à l’abri, pas un seul n’a le choix,

Mais si nous mourons tous, on ne meurt qu’une fois !

Impatient désormais, vois, je cours au tombeau,

J’ai hâte de toucher l’autre bord du ruisseau.

 

Mon âme je te jure, avant que d’être morte,

S’il existe une issue, je trouverai la porte…

Il faudra bien qu’on t’ouvre et j’irai sans bélier,

Demander à mon dieu l’asile et sa pitié.

 

Qu’irai-je lui donner ? Mais que veux-tu qu’apporte

Un poète qui n’a que les mots qu’on lui porte ?

Je ne sais quelle muse a dressé mon couvert,

Mais je n’eus que festins de l’entrée aux desserts ;

 

Ma vie fut un repas que de vins doux arrosent,

Une ambroisie subtile humectait, mêmes closes,

Celles qui jubilaient quand elles remerciaient

Le ciel pour ces trésors qu’ils tombaient du grenier !

 

Vois-tu, je crois toujours, c’est ici qu’est la vie,

Et c’est de tout aimer qui nous la rend jolie.

Mais si jamais un jour, mon âme, je me perds,

Souviens-toi de ce temps quand j’écrivais : Espère !

 

Sébastien BROUCKE

14 novembre 2011

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 17:30

 

On fait le déjeuner, à dîner quelquefois,

Osant une fois l’an le linge humide étendre ;

Rarement on repasse, on range deux fois, trois,

Puis sans les écouter on feint de les entendre…

 

La cuisine est leur lot, le ménage leur loi !

Dimanche on voit leur mère, elle n’est guère tendre

Avec ce gendre assis tout servi comme un roi,

Cette seconde main impossible à revendre !

 

On approche un quintal, - ce gras sur nos abdos ! -,

Mais on leur en voudrait pour deux kilos de trop…

Cachant leur cellulite ou leur gorge un peu molle,

 

En nous offrant leur corps comme un café trop fort,

Bien maladroitement nos femmes un peu folles,

Montrent plus de bonté qu’un mari de remords…

 

Sébastien BROUCKE

14 novembre 2011

 

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