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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 20:15

 

Temple5

  A sylvie B.

 

Sous le ciel étoilé, des colonnes doriques

Portent à bout de bras la voûte féerique ;

Que reste-t-il du temple où les anciens rentraient

Prier l’immense dieu par le grand propylée ?

Désormais, autre monde, autres cieux, autre époque,

Qui n’ont sous leurs piliers que des accords de roc…

Chrétiens, croyants ! Qui sont ces prêtres inconnus

Illuminant le sol et s'y roulant dessus ?

Tous, ils vont, ils errent, sans cris de joie, sans lyre,

Ainsi que fait le vent au pont d’un vieux navire…

Sont-ce eux ou bien les ans qui m’ont soufflé le toit ?

Un acrotère au sol parlera-t-il de moi,

N’est-ce pas du fronton que sa voix tombait pure ?

Ces hommes en riraient s’il tenait sur son mur !

Des frises sont à terre et passent sous leurs mains,

Ainsi que sur des chats dont on palpe les reins !

Mais un tympan git là dedans de folles herbes,

Car des prières vont cachées entre les gerbes…

Chaque dieu disparaît quand son temple est tombé ;

Le mien, c’est l’univers, nul ne peut l’ébranler !

Oui, l’arbre qu’on croit mort est débordant de sève,

Et ce grand souvenir étêté de ses rêves,

Humains, contemplez-le ! Ignorants et mortels,

Son amour n’est pas mort et la croix n’est pas vaine,

A l’oubli de son nom, n’ajoutez pas la haine !

Des pierres sont brisées, est-il moins éternel ?

Ah ! Qu’en ce jour précieux où vous fêtez Noël,

Vous reveniez au dieu qui descendit du ciel…

Il rêvait du pays où coulera le miel,

Son tabernacle en ruine, j’aimerais vous crier,

Ridicules cailloux, minuscules graviers,

Gouttelettes, rosées, si vite évaporées,

Que vous seriez si grands si vous osiez l’aimer !

 

Sébastien BROUCKE

24 décembre 2011

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 19:45

 

Sans Domicile

 

Toujours j’entraperçois en leurs feux qui s’immolent

Des feuilles trépassées s’entassant à la pelle,

Et sans fin j’entends bruire entre les étincelles,

Leur misère en fumée qui s’élève du sol.

 

Toutes je les contemple, épaules contre épaules,

Frémir en rougeoyant et s’éteignant plus belles

Qu’aux jours sang de septembre où rougissaient ces ailes,

Honteuses d’écraser leur âme au premier vol…

 

Flammes bleues couronnées par d’imparfaits cerceaux,

Il ne nait pas d’alliage à mêler les métaux

De ces joyaux que fond pour sceller un été,

 

L’utile jardinier. Pourtant, est-ce incongru,

Quand l’heure est advenue de les renouveler,

Que nos âmes, Seigneur, montent ensemble aux nues ?

 

Sébastien BROUCKE

20 décembre 2011

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 14:45

Au printemps, ce vampire.

 

Femme Petales Rouges

 

Mars ira revêtir les habits que septembre

Rêvant de nudité jette au milieu des cendres !

Mais il faudra du temps pour qu’un printemps se lève,

Se secoue de l’hiver, se frotte le visage,

S’illumine les joues, se réchauffe la sève,

Pour nous marquer le cœur comme on corne une page !

Etalant un soleil plus vivant que vorace,

Il égaiera ces champs qu’a désertés l’audace !

Des arbres orneront la fleur qui sent la pomme

De pétales jamais n’apercevant l’automne ;

La nature clora ses aubes musiciennes,

En sculptant de couleurs les heures méridiennes ;

Lors, la fraicheur des soirs que le ciel bleu hasarde

Relèvera le front des pâtures bavardes…

 

Vois ! Le jour ose vivre ! Il peut se le permettre,

La mort en son chemin vient de faire une pause ;

A la brune il discerne, ondulant dans le rose,

La plage qui soumet deux mondes à deux maîtres ;

L’océan parle haut, la terre part là-bas,

Tous deux couchent si seuls qu’ils ne s’endorment pas !

Se frôlant sans violer l’immarcescible loi,

Les vents de ces pays ne font plus qu’une voie.

Le sable égraine et trace à ces équilibristes,

La ligne où se tutoient ces grands fildeféristes,

Mais n’étant qu’un baiser tant leurs lèvres se touchent,

On dirait que tous deux ne sont plus qu’une bouche…

 

Je sais d’autres amants, plus aériens, plus libres,

S’aimant dissimulés dessous des lunes rousses.

Ils pensent aborder de bienveillantes rives,

Sur un lit de galet, sur un tapis de mousse,

Quand peu à peu s’éteint la brûlure du givre.

Oui, je sais ces amants, je connais ces maudits,

Qui comme un mois d’avril reviennent à la vie !

Regarde en ton miroir, aperçois dans ton cou,

L’empreinte qu’a laissée cette heure dont ils rêvent.

Contemple ton visage, et tombe à tes genoux,

L’attente fut si longue et l’étreinte est si brève !

Courage, tout revient ! Puisque les saisons tournent,

Tout vivra du dépit que ton amour contourne.

L’espoir est le plus fort, l’hiver ira finir,

Tout meurt ? Qu’importe ! L’amour te possède.

Le frais venin qu’il t’inocule est l’élixir

Qui te garde en vie ! Ce poison est ton remède.

Il t’entraîne, il t’emplit, d’insoupçonnés désirs…

Tu aimes, tout le veut, et toujours ton corps cède ;

Dès avant de te voir, son âme a les mains pleines

Des parfums enivrants courant dedans tes veines.

Mais que cherche l’instant que cet ange promène ?

Ses dents percent ta chair et susurre à ton sang :

Il n’est pas de saison pour se sentir vivant,

Je m’en reviens à toi comme fait le printemps !

Tel un vampire alterne à l’absence qui dure

La joie qui rejaillit en profondes morsures,

Tu naîtras à l’horreur d’adorer ce moment,

Où les morts sont heureux de manger les vivants…

 

Sébastien BROUCKE

Terminé le 18 décembre 2011

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 22:15

 

guerre3

 

Sont-ce bien des tambours ces lointains roulements,

La campagne pourtant s’étale si sereine !

Tout est paisible ici, pas un souffle de haine,

Nos cœurs valsent la joie en fringants battements…

 

Le bruit sourd se rapproche, âcre bourdonnement,

Quoi ! Nous ne verrions pas la fin de la semaine…

Ce soir respirera nos lamentations vaines,

L’herbe même boira le sang des survivants.

 

Notre vie fut si brève, et contre toute attente,

A l’heure où nous mourons, notre mort est si lente…

Je ne sens plus mes doigts, fait-il si froid dehors ?

 

N’étions-nous pas en juin, l’été sur le qui-vive,

Les arbres mûrissant dans des couleurs qu’avive

Ce soleil qui déjà nous désemplit le corps…

 

Sébastien BROUCKE

10 décembre 2011

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 22:00

Fruits.jpg  

 

Je connais une race infidèle et têtue,

Préférant le désordre et dix chansons païennes

A mes hymnes de vie qu’elle juge moyennes,

Tant le veau dort toujours l’oreille rabattue !

 

Le parfum qu’ils m’envoient sent quelque peu l’éther,

Car les bonheurs d’en-haut ne valent pas d’en bas

Les plaisirs de leur chair pleins des désirs qu’elle a ;

L’amour n’a d’intérêt qu’aux jeux qu’ils lui préfèrent.

 

Tu ne commettras point d’adultère !... Un beau jour,

Par son charme ébloui, on se fait troubadour,

On sert un, puis deux vers, la crainte est contournée.

 

On dérobe l’instant, ses vins chauds sont si doux,

Les têtes tournent… Vois ! Viens ! Vis ! Buvons… Les fous !

Mais Dieu viendra bénir l’enfant des condamnés.

 

Sébastien BROUCKE

10 décembre 2011

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 22:00

 

flower after rain by gabilipan-d46w0fu

 

Pour Eddy...

 

Quand de grises nuées qu’un ciel chargé essore,

Abattent sur mon front, hampes entrecoupées,

Leurs gouttes par milliers, leurs herses de poupées,

Je devine les champs que ces linges colorent…

 

Les yeux fermés je bois dessus le sol qui dort,

L’eau de vie ruisselant sa froide mélopée,

Et dans mon crâne en feu sous mes cheveux trempés,

J’entends bruire le grain qui revient de la mort !

 

Comme font les défunts sortant des cimetières,

Tout ira son chemin dans la ronce ou les pierres,

Quand sécheront partout les sanglots de l’espoir…

 

La terre n’a jamais de plus joli visage

Que celui que les cieux germent dans nos mémoires ;

L’averse est un baiser que pleurent les nuages…

 

Sébastien BROUCKE

5 décembre 2011

 

Parapluie

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 14:30

 

Femme - feu et orage

 

Je rentrais en courant, il était déjà tard,

Mais j’approchais enfin des immenses remparts ;

La herse était levée sur le pont qui bascule,

La garde menaçait les gens qui se bousculent.

Leurs lances, les épées, tout tenait en échec

Les marchands, les voleurs, qui tiennent en leur bec,

Ce qu’il faut échanger pour boire à la taverne !

Dans les champs d’à côté, jouaient dans la luzerne,

Des enfants, des lapins qui ne s’inquiétaient point

D’être si peu de chose, et même beaucoup moins…

Profitant du désordre et de leurs algarades,

Je rentrais sans souci de ma folle escapade.

Partie tôt le matin, fuyant ces négociants,

Revenus au marché vendre tout en criant,

J’emportais sur la route aux silences bancals,

Ces chansons que mon cœur sifflait au soleil pâle.

Mon chemin serpentait sûrement dans les cieux,

Tant les anges en joie m’en remplissaient les yeux !

Je volais te rejoindre, et volais l’âme pleine,

Muse qui te voulais ma servante et ma reine.

Etais-tu la plus douce, étais-tu la plus belle ?...

Tu étais à l’amour mon jardin d’éternel !

Tout était surprenant, c’était même incongru,

Que toujours le jeudi je trouve dans ta rue,

Ce paradis que d’autres cherchent dans les airs…

Mais ce ciel maintenant que je vois à l’envers,

A laissé sur ma vie son imposante empreinte,

Et cette ombre gravée bien plus qu’elle n’est peinte,

Me laisse comme hier sur ce pont, ce rebord,

La folle envie de vivre enivrante des morts…

 

Sébastien BROUCKE

4 décembre 2011

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 18:15

 

spinning tops ii by 1510-d4flisg

 

Vos enfants lourds de vie font du bruit dans ton dos,

Ta voix ne couvre plus celles de ces oiseaux ;

Ta femme rit sous cape, aimant son virtuose,

Empêché de créer parce que l’indisposent,

Des bambins exaltés par leur lutte infernale…

Ignorant ton humeur, tes œuvres matinales,

Chaque petit s’amuse à lancer sa toupie,

Sur le plancher vibrant sous les pieds et les cris…

O, génie, reprends-toi ! Ton monde est inouï,

Et ce tableau superbe aux anges réjouis…

La vie, c’est du désordre, un chahut, du tapage,

Tes monstres sont plus beaux que toutes tes images !

Quitte un peu tes couleurs, sache perdre ton temps,

Ta peinture en sera plus vive plus longtemps…

 

Sébastien BROUCKE

3 décembre 2011

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 10:15

 

Lyre

 

J’en reviens toujours à la nuit,

J’aime la lueur de ses plages ;

Quoique je trace sur mes pages

C’est vers son sable que je fuis !

Tu me voudrais plus angélique,

Lecteur ! Sais-tu que nous n’avons,

Bulle d’air que fait le savon,

Que le beau du cadavérique ?

 

Tu me demandes l’angélus,

Une larme d’inénarrable,

Mais à qui s’assied à ma table,

Je sers le même papyrus !

Mon fretin sombre te rebute,

Quel filet choisit ses poissons ?...

Je porte mes fruits sans façon,

Comme fait l’arbre sur sa butte !

 

De la mort je parle un peu trop,

Tes yeux clignent dès qu’ils me lisent ?

Ma vérité craint tes hantises,

Comme un océan les bateaux !

Crois-tu que mon cœur soit de pierre,

Qu’il fonde au four de l’affliction ?

Sous quel astre et quelle attraction

Suis-je né, dans quel cimetière ?...

 

Je n’ai qu’une vie pour payer

Le dieu qui m’a loué sa lyre ;

Si c’est le glas seul qui l’inspire,

Sur elle j’irai larmoyer !

Tu trouves ma pompe funèbre,

Mais qu’ai-je d’autre dans la main ?

Le poète n’est qu’un pantin,

Qu’un jour d’autres pantins célèbrent…

 

Sébastien BROUCKE

30 novembre, 1er décembre 2011

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 20:15

Pour mon père.

 

Ainsi la fin s’approche, et nous touchons au but,

Il manque une saison, peut-être est-ce l’automne ;

Depuis que tous nos doigts ne leur suffisaient plus,

J’ai cessé de compter les jours qui s’additionnent…

 

J’avoue, j’ai peur : partir, nous perdre du regard,

C’est une étrange issue pour trouver le repos,

Mais si la loi divine est celle du hasard,

Je ne vois pas pourquoi nous sortirions moins tôt.

 

Cette place où l’on court est peut-être accueillante,

Cesse un peu de gémir, que signifient ces pleurs,

N’as-tu donc à m’offrir que cette onde attristante ?

Souviens-toi de la vie, souviens-toi du bonheur,

 

Regarde où tu grandis, vois notre intelligence,

Tout nous fut don gratuit, rendons-le à présent !

As-tu un souvenir qui ne fut pas intense ?

Je n’en ai pas un seul qui ne me soit moins grand !

 

Va, j’irai le premier ! Moi je rêve une plage,

Où le sable qui sait bercerait nos sommeils,

Où la chaleur peut-être aurait même un visage,

Où naître ne serait pour nous qu'un autre éveil…

 

Sébastien BROUCKE

29 novembre 2011. 19h30-20h.

 

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